L'abrogation de la taxe de 3%
Le 30 septembre 2016, le Cabinet – conseil de la société Layher – obtient du Conseil constitutionnel la déclaration d’inconstitutionnalité des dispositions réservant aux seuls groupes fiscalement intégrés l’exonération de contribution additionnelle à l’IS de 3 % sur les montants distribués (Cons. const., 30 septembre 2016, Layher, n° 2016-571 QPC). Censurées pour méconnaissance des principes d’égalité devant la loi et devant les charges publiques, ces dispositions privaient notamment les sociétés françaises détenues par des sociétés étrangères du bénéfice de cette exonération, y compris lorsque la condition de détention à plus de 95 % était satisfaite.
Cette décision constitue une étape importante dans le contentieux de place qui s’est noué autour de la contribution de 3 %. Jugeant que la différence de traitement ainsi sanctionnée n’est justifiée ni par une différence de situation, ni par un motif d’intérêt général, la décision du 30 septembre a reporté l’abrogation des dispositions litigieuses au 1er janvier 2017. Elle a néanmoins ouvert la voie à des demandes de restitution fondées sur la méconnaissance de stipulations conventionnelles prohibant les discriminations (droit de l’Union européenne, conventions fiscales internationales, Convention européenne des droits de l’Homme). A la suite de cette décision, le Gouvernement a fait inscrire à l’article 95 de la loi de finances rectificative pour 2016 une disposition étendant l’exonération à l’ensemble des sociétés détenant plus de 95% de leur filiale française.
Le 29 mars 2017, suivant les conclusions présentées par le Cabinet, le Conseil d’Etat a neutralisé, sur le terrain du principe de non-discrimination garanti par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, le report de l’abrogation au 1er janvier 2017 des dispositions censurées par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 30 septembre 2016 (n° 399506).
Par ailleurs, le Cabinet assistait la société Jeff de Bruges en soutenant l’inconstitutionnalité de la contribution de 3 % à raison de la discrimination à rebours que cette imposition instituait au détriment des redistributions de dividendes d’origine française ou extracommunautaire. Aussi est-il intervenu au soutien de la QPC identique posée par la société SOPARFI pour obtenir une solution qui prolonge et renforce la décision Layher. Particulièrement remarquée et médiatisée, la décision du Conseil constitutionnel du 6 octobre 2017 (n° 2017-660 QPC) invalide l’ensemble de la contribution de 3 %.